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ÉNERGIE
Publié le 27 juin 2016
ÉNERGIE
Publié le 27 juin 2016

Vous trouvez que vos dépenses énergétiques sont élevées… Contrôlez donc plus régulièrement vos factures !

Quand vous consommez un bien ou un service exigible au comptant, ou pour lequel une facture vous est remise dans la foulée, l’information relative au prix est (quasi) toujours immédiate. En tout cas, elle vous est donnée. Et votre réaction quant à votre comportement passé – et futur ! - l’est tout autant ! Cher, très cher, hors de prix… ou pas cher, c’est selon. Toujours est-il qu’il vous est loisible, sinon de vous adapter dans l’instant, au moins d’influencer votre attitude future parce que le coût de la prestation n’est pas en regard de vos habitudes, de vos envies, de vos moyens.

Parlant de consommation énergétique, à moins de disposer d’un compteur qui serait programmé pour analyser votre profil au moment de l’usage, le rapport fatal consommation-coût ne se fait jour qu’a posteriori. Et c’est là le noeud du problème ! Pour votre privé, c’est en fin d’année que tombe la douloureuse, comme un bulletin, vous montrant dans les chiffres votre bonne (ou votre mauvaise) attitude, générant parfois des discussions familiales plus ou moins tendues. En entreprise, le retour d’information n’est en général pas plus rapide. Et il n’est donc pas rare de voir, là aussi, des inepties dont on ne mesurera (et encore) les résultats que bien plus tard. Sortons, pour expliquer les choses, des discours théoriques habituels vous invitant à adopter tel ou tel comportement et penchons- nous plutôt sur un cas pratique. Fictif… mais inspiré du réel et, à tout le moins, suffisamment clair que pour vous aider à comprendre. Explications…

Démarche saine et utile…

Une entreprise X consomme plus de 500 mégawattsheures (MWh) d’électricité par an, une consommation en progression de plus de 12 % entre 2014 et 2015 qui approche ‘doucement’ les 600 MWh, avec une répartition heures pleines/heures creuses de l’ordre de 70/30. Rappelons que les heures pleines sont comptabilisées du lundi au vendredi, entre 7h et 22h, les heures creuses s’étalant sur le reste. L’entreprise X paraît être attentive à sa consommation puisqu'à l'augmentation de la consommation semble correspondre un accroissement d'activité, lequel est réalisé en heures creuses. Le quota heures creuses s’accroît d’année en année (+ 4% lors du dernier exercice), une démarche saine et utile quand on sait que celles-ci coûtent bien moins cher (20 % !).

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Puissance appelée…

Le contrôle et le suivi des factures révèlent également une « pointe de puissance appelée » concentrée entre avril et juin. Cette pointe, qu’on observe particulièrement en avril, avec plus de 260 kW, va également influencer la facture. Rappelons ici que le coût facturé par le gestionnaire de réseau de distribution (GRD) pour la mise à disposition de la puissance est basé sur la puissance appelée la plus élevée des 12 derniers mois glissants. En l’espèce, les pointes d’avril 2014 et avril 2015 vont engendrer un surcoût de +/- 95 euros par mois par rapport à ce qui aurait été facturé au niveau de la moyenne annuelle. Et oui…

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Pensez à analyser les chiffres qui vous paraissent curieux !

En fouillant encore plus avant dans les chiffres, on remarque aussi que le facteur de puissance (cos φ) est stable à +/- 0,92 jusqu’au second semestre 2015 où il se dégrade progressivement. C’est bien dans cette optique qu’il nécessite une attention particulière. Simplement, pour rappel, le gestionnaire de réseau de distribution applique une pénalité si le cos φ est trop faible (<0.9). Autrement dit, et de manière plus facilement quantifiable, cette pénalité s’élève à 15 euros/MVArh (c'est l'unité pour l'énergie réactive qui est reprise sur la facture, ndlr) au-delà de 48,5% de la consommation active (consommation heures pleines + heures creuses). Dans notre cas, il est alors nécessaire de faire appel à un électricien pour identifier le souci et, pourquoi pas, placer ou régler une batterie de condensateurs.

Hiver rude, saison chaude…

Pour ce qui est des consommations de chauffage, il semble à la lecture des données reprises dans le document que l’entreprise a consommé 8.500 litres de mazout en 2014, contre 9.800 litres en 2015. À première vue, on pourrait croire à une dérive ou à une dégradation des comportements de chauffe. Il n’en est pourtant rien, ce sont simplement les conditions climatiques (voir indicateurs page 47) de l’année 2015 qui ont influencé les consommations, l’hiver 2015 ayant été plus froid que celui de l’an précédent, le rapport entre les 2 années étant par ailleurs sensiblement identique avec 4,65 l de mazout par degré-jour.

Tout analyser !

Il en est certainement parmi vous qui n’avaient jamais analysé leur(s) facture(s) avec ce regard neutre sans complaisance. Pourtant, c’est la seule (bonne) manière de se plonger dans l’alignement des chiffres. C’est de toute façon une attitude vertueuse pour appréhender des consommations d’électricité ou de mazout qui vous arrivent périodiquement... mais tard. À vous alors de vous poser les bonnes questions quant à votre profil d’usager et à vos outils. Dans le cas qui nous occupe, l’entreprise aurait par exemple tout intérêt à identifier ce qui engendre une telle demande de puissance en avril chaque année, voire à s’interroger sur ce qui peut encore basculer en heures creuses dans ses consommations. Légitimement, un patron soucieux de ses dépenses se demandera pourquoi ses consommations d’électricité augmentent ainsi de 12 % et si cela correspond à un regain d’activités, et donc à des rentrées chiffrées en proportion. En un mot comme en cent, ou mille, les consommations énergétiques… ça se gère !

Plus d’infos

Facilitateur Energie - Mathieu Barthélemy 061 29 30 65

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